Quelle est l'importance des oliveraies et de l'huile d'olive pour la Méditerranée?
L'importance de l'oliveraie et de l'huile d'olive pour la Méditerranée est exceptionnelle. Non seulement en raison des revenus et de l'emploi que le secteur oléicole génère, mais aussi parce qu'il fait partie de notre culture et de nos coutumes. C'est un élément de notre identité, qui relie la Méditerranée à la diète méditerranéenne, c'est-à-dire à une manière de concevoir non seulement notre alimentation, mais aussi nos relations avec les autres. En outre, l'oliveraie façonne le paysage méditerranéen, tant à l'intérieur des terres que sur le littoral. Enfin, l'oliveraie génère des biens publics, souvent peu valorisés par les oléiculteurs eux-mêmes, mais transcendants, à condition que l'oliveraie soit bien entretenue: elle prévient l'érosion, ancre la population, maintient la biodiversité, etc.
Que retiendriez-vous de l'évolution du secteur oléicole au cours des 5 dernières années?
Plusieurs aspects. Du côté de l'offre, l'expansion des oliveraies modernes (intensives et superintensives), l'augmentation de la qualité des huiles d'olive, à laquelle cette expansion a contribué, mais aussi la récolte précoce dans les oliveraies traditionnelles.
Du côté de la demande, l'appréciation croissante de l'huile d'olive, l'augmentation de la demande sur les marchés étrangers et la baisse de la demande sur les marchés traditionnels : l'Espagne, l'Italie et la Grèce, en particulier les deux derniers.
Nous avons des défis importants à relever en Espagne, tels que l'augmentation de la demande chez les jeunes, dans le canal HORECA et dans les institutions.
La transformation des modèles oléicoles est inéluctable, comment pensez-vous que le système traditionnel coexistera avec les nouveaux à l'avenir?
Certes, il existe une oliveraie, disons traditionnelle, qui ne peut être intensifiée pour des raisons orographiques. En effet, s'il n'y a pas d'eau disponible, il est possible d'intensifier légèrement l'agriculture sèche. En revanche, si l'on veut passer à une intensification plus poussée, super-intensive, il faut que la disponibilité de l'eau soit élevée. C'est là que je vois le premier problème, celui de la disponibilité de l'eau. Et si l'on dispose des ressources nécessaires à une super-intensification, il faut voir où il est possible de le faire et où l'on peut le faire. Par exemple, dans la province de Jaén, la taille des parcelles est très petite et les propriétaires ont plusieurs parcelles réparties sur plusieurs kilomètres. Une certaine forme de collaboration dans la gestion des parcelles serait nécessaire pour pouvoir intensifier en réalisant des économies d'échelle. D'autre part, si la tendance est à la super-intensification, elle ne peut se faire avec le picual et, par conséquent, les huiles d'olive extra vierges de Jaén ne pourraient pas être différenciées par des labels de qualité certifiés.
En bref, il convient de faire la distinction entre l'intensification et la super-intensification. La coexistence d'oliveraies traditionnelles et intensives existe déjà. Sans problème. Les oliveraies fortement intensifiées seront concurrencées par les prix et les oliveraies traditionnelles devront l'être par la différenciation, en faisant comprendre aux segments du marché disposés à payer que leurs huiles proviennent d'une oliveraie qui génère, outre un produit sain et excellent, des biens publics.
Une initiative en ce sens est le groupe opérationnel dirigé par l'UPA, auquel participent LIDL, Migasa, Izertis et l'Université de Jaén, qui vise à commercialiser de l'HOEV provenant d'oliveraies traditionnelles, avec un étiquetage clair et un produit certifié par Blockchain. Une autre façon de différencier le produit est le certificat d'empreinte hydrique, écologique, etc.
En plus de tout cela, nous ne devons jamais oublier de réduire les coûts, même dans l'oléiculture traditionnelle, grâce à des accords de collaboration et, surtout, à la professionnalisation, qui est la mesure qui permet d'économiser le plus de coûts et de générer le plus de revenus : le capital humain.
Le marché est entrain de vivre cette année une situation trés particuliére en ce qui concerne la production et les prix, quelles mesures consideréz-vous nécessaires pour revertir la situation?
En premier lieu, il est convenable de rappeler que l'on se trouve dans une economie sociale de marché, reglée para la loi de l'offre et de la demande. La situation démontre une hausse des prix parce que l'offre est minime, certes, mais surtout parce qu'il y a une demande fidéle. La demande des ménages est en train de chuter à des niveaux d'environ 20 % jusqu'à présent en 2023, n'empêche, la consommation d'autres huiles comme celle du tournesol n'a pas augmenté remarquablement. Avec les données du Panel de Consumo Alimentario du MAPA, en comparant la période janvier-avril de 2022 avec celle de 2023, la consommation d'huile d'olive a chuté un 21,76%, celle du tournesol a augmenté de seulement 0,40% et l'huile de grignons a augmenté de 7,69%.
Además, la presión a los precios ha sido mayor porque cuando los precios estaban bajos en España, muchas empresas inteligentes buscaron mercados fuera y a esos mercados, a esos clientes, hay que abastecerlos, obviamente.
En plus, la pression aux prix a eté plus grande parce que lorsqu'ils étaient en baisse en Espagne, plusieurs entreprises futées ont cherché des marchés à l'étranger et ces marchés là avec leurs clients respectifs, il faut les assouvir, évidemment.
Où se situent le présent et l'avenir du secteur oléicole?
Il existe de nombreux secteurs oléicoles et chacun d'entre eux a ses propres défis à relever. Il y a quelques années, nous avons publié un livre : "Stratégies pour une oléiculture plus compétitive" https://www.catedraaceitesdejaen.com/download-category/libros/, promu par la Diputación Provincial de Jaén, centré sur l'oléiculture à Jaén, qui est, comme nous le savons, très importante en termes de fixation des prix mondiaux, par exemple. Mais aussi pour son rôle en tant qu'élément de cohésion territoriale et de développement dans une province qui perd de la population année après année. Dans ce livre, nous avons compilé 9 stratégies prioritaires et hiérarchisées pour parvenir à un secteur oléicole plus compétitif et durable à Jaén, qui génère des revenus et des emplois, mais qui le fait aussi de manière soutenue dans le temps, en générant des biens publics et en évoluant vers un secteur oléicole plus vert. Ces neuf stratégies, bien que centrées sur l'oléiculture à Jaén, sont parfaitement transférables à d'autres zones oléicoles. En outre, une vidéo a été produite pour chaque stratégie.
Ø Augmenter la taille des exploitations oléicoles. Encourager les sections de gestion agricole dans les coopératives oléicoles existantes.
Ø Communiquer efficacement les avantages des huiles d'olive, leurs différences et la culture liée à leur processus de production.
Ø Augmenter les revenus du secteur en différenciant l'offre d'huiles d'olive. Attributs et positionnement.
Ø Améliorer la qualité globale des huiles d'olive grâce à une récolte précoce.
Ø Intensificar la producción de olivar (reconversión del olivar tradicional a olivar intensivo a un pie o en seto).
Ø Promouvoir la production biologique et d'autres productions certifiées sur le plan environnemental (intégrée, biodynamique, oliveraies vivantes, empreinte carbone, etc.) est perçu comme moins difficile.
Ø Augmenter la dimension commerciale et la concentration de l'offre, établir des alliances stratégiques verticales et horizontales entre les opérateurs de la chaîne de valeur de l'huile d'olive.
Ø Valoriser les sous-produits des oliviers et de la production des huiles d'olive
Ø Promouvoir le tourisme oléicole
Comment le Olive Oil World Congress peut-il contribuer à promouvoir le développement du secteur, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Espagne?
Les forums scientifiques et de débat, auxquels participent des académiciens et des techniciens des entreprises des chaînes de valeur de l'huile d'olive, ne sont pas seulement pratiques, mais absolument nécessaires au progrès d'un secteur, afin de le rendre plus compétitif. Dans ces forums, en plus de partager nos connaissances, nous, académiciens, devons faire quelque chose d'encore plus important : rester à l'écoute des problèmes et des opportunités que le secteur nous apporte. Il s'agit d'un échange à double sens. Et lorsque cela se produit, les avantages ne sont pas seulement mutuels, mais profitent également à la société dans son ensemble. Je suis certain que le Olive Oil World Congress atteindra cet objectif avec succès.